Évolution de la population suisse

30.06.2023

Source: OFS.

Entre 1700 et 1914, le début de la Première Guerre mondiale, la population suisse est passée de 1,2 à 3,9 millions d’habitants. Entre 1914 (3,9 millions d’habitants) et 2000 (7,1 millions d’habitants), la population de notre pays a presque doublé. L’Accord sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne, entré en vigueur en 2002, a entraîné un afflux important d’immigrés. Pour la seule année 2008, l’augmentation du nombre d’habitants correspondait pratiquement à la population du canton de Zoug[1].

Immigration : des chiffres impressionnants

Ces dernières années, la croissance démographique dans notre pays est devenue de plus en plus impressionnante. En 2022, plus de 180°000 personnes ont immigré dans notre pays, soit plus que le nombre total d’habitants de la ville de Bâle à la fin de cette même année (173°422). Toutes ces personnes utilisent nos infrastructures : routes, habitations, hôpitaux ou écoles. Elles ont besoin d’énergie et d’électricité. Elles ont besoin de nourriture. Si l’immigration continue à ce rythme effréné, nous atteindront les 10 millions d’habitants d’ici quelques années. Nous comptons déjà 9 millions d’habitants. Notre pays est au bord de l’effondrement dans de nombreux secteurs : la Suisse est petite et son espace est limité. Les transports sont de plus en plus souvent à l’arrêt, les routes et les voies ferrées sont surchargées. La nature suisse, qui mérite d’être protégée, est de plus en plus bétonnée. Dans les écoles, de moins en moins d’élèves parlent le suisse allemand, le tessinois ou le français. Dans les hôpitaux, les immigrés soignent les immigrés. L’espace est de plus en plus restreint partout.

Les immigrés remplacent les Suisses

L’unique moteur de la croissance démographique en Suisse est l’immigration. S’il n’y avait eu aucune immigration entre 1980 et aujourd’hui, et en l’absence de naturalisation d’étrangers, la population suisse, en chiffres absolus, aurait diminué. Dans le même temps, plus d’un million d’étrangers ont été naturalisés au cours des trente dernières années, dont 610°000 depuis l’introduction de la libre circulation complète des personnes en 2007.

Source : propre représentation sur la base des données de l’OFS

L’UDC ne veut pas d’une Suisse à 10 millions d’habitants. C’est pourtant ce qui nous attend dans quelques années déjà, vers 2040 selon les scénarios de la Confédération. C’est, en l’occurrence, une sous-estimation. Le Conseil fédéral et l’administration fédérale sont coutumiers du fait et ont déjà maintes fois présenté des scénarios de migration complètement erronés.

Le Conseil fédéral a massivement sous-estimé l’immigration

Il convient ici de rappeler l’étude intitulée « Intégration et marché du travail, conséquences d’un rapprochement entre la Suisse et l’Union européenne ». Elle a été rédigée en 1999 par Thomas Straubhaar, professeur à l’Université de la Bundeswehr à Hambourg, sur mandat du Conseil fédéral. Ce travail a été également publié dans le no 3 de la série « Beiträge zur Wirtschaftspolitik  (Contributions à la politique économique) » de l’ex-Office fédéral de l’économie et du travail (OFDE). Voilà, en substance, ce que prédisait le professeur Straubhaar peu avant la votation sur la libre circulation des personnes :

Le professeur Straubhaar n’avait pas une haute opinion des délais transitoires : « Ils ne sont ni nécessaires (puisque le potentiel d’immigration est de toute façon faible) ni judicieux, car la Suisse devrait profiter d’un marché du travail commun plutôt tôt que tard. »[2] C’est en se basant sur la précision de ce pronostic scientifique que le Conseil fédéral et le Parlement ont mené en 2000 la campagne de votation sur la libre circulation des personnes. En s’écartant dans un ratio de 1 à 10 de la réalité, ils l’ont emporté dans les urnes.

C’est grâce à cette explication officielle relative à la votation populaire sur la libre circulation des personnes au sein de l’UE que le Conseil fédéral a jeté de la poudre aux yeux du peuple suisse en 2000 : « Comme le montrent les expériences faites au sein de l’UE, les craintes du comité référendaire de voir l’immigration en provenance des pays de l’UE augmenter fortement ne sont pas fondées. En réalité, les mouvements migratoires au sein de l’UE sont faibles. »[3]

De plus, le Conseil fédéral affirmait à l’époque : « Du reste, en raison de la forte densité de médecins en Suisse, il n’y a pas lieu de s’attendre à une augmentation massive du nombre de médecins étrangers. »[4] Dans les faits, selon la Fédération des médecins suisses (FMH), près de 40% des médecins exerçant en Suisse possèdent un diplôme étranger.[5]

[1] Anne-Liese Head-König: Bevölkerung, in: Historisches Lexikon der Schweiz, 30.3.2012, https://hls-dhs-dss.ch/de/articles/007946/2012-03-30/
Historische Statistik der Schweiz, hrsg. von Hansjörg Siegenthaler und Heiner Ritzmann, Zurich 1996.
[2] Thomas Straubhaar: Integration und Arbeitsmarkt, Auswirkungen einer Annäherung der Schweiz an die Europäische Union, Wirtschaftswissenschaftliche Untersuchung zum Integrationsbericht, Beiträge zur Wirtschaftspolitik, Schriftenreihe BWA/OFDE, UFSEL, Berne 1999, p. 5.
[3] Votation populaire du 21 mai 2000, Accords bilatéraux avec l’UE, explications du Conseil fédéral, p. 11. file:///C:/Users/User%201/Downloads/erlaeuterungen_desbundesrates21052000%20(2).pdf
[4] Ibid.
[5] Peter A. Fischer: Mehr Verheissung als Gefahr. Die 10-Millionen-Schweiz wird absehbar. Die Personenfreizügigkeit hat entscheidend zum Wohlstand des Landes beigetragen. Damit dies so bleibt, braucht es einen weitsichtigen Umgang mit den Nachteilen der Zuwanderung, in: NZZ, 10.6.2023, p. 1.